On lui lit, sorti du livre, ce court extrait d’un article de journal signé « d’un romancier libanais » : « …le seul instant de joie que vivent les Libanais, c’est dans l’avion. Tu étouffes à Beyrouth, tu décides de partir pour Paris et dès que tu poses le pied dans l’avion, tu éprouves le bonheur d’un homme libéré de sa prison. Et puis quelques jours plus tard, tu es pris de nostalgie, tu ne peux plus rester éloigné de Beyrouth et ta déprime ne disparaît que dans l’avion qui te ramène au Liban ». On a bien aimé l’extrait…, et Elias Khoury éclate de rire. Car le « romancier libanais » cité dans son propre roman, c’est lui. Voilà qui introduit très bien à la lecture de Sinalcol, son dernier opus ; un formidable jeu de miroirs, entre réel et littérature, entre passé proche et présent, avec double-fonds et mises en abyme. L’un des personnages, Nassim, pense « que le problème de la mémoire, c’est qu’elle ne supporte pas les contradictions ».
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.