L’affaire Cantat, du « crime passionnel » au féminicide
Il y a vingt ans à Vilnius, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, la comédienne Marie Trintignant était victime des coups de son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat. Elle mourra le 1er août suivant. Beaucoup prennent alors la défense du rockeur, auteur d’un « crime passionnel ». Cette affaire marque un tournant dans l’histoire des féminicides en France.
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OnOn parle traditionnellement de l’affaire Cantat, mais il serait plus juste de parler « des » affaires Cantat. Car l’histoire, telle qu’on peut la raconter aujourd’hui, se déroule en deux temps. Il y a la mort de Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat en 2003, qui produit la sidération de l’opinion publique, et un traitement médiatique plus appliqué à défendre la réputation de l’homme qu’à restituer des faits pourtant établis par les rapports d’autopsie. Et il y a l’indignation que provoque le retour de l’artiste sur la scène musicale et médiatique en 2010, à la demande express d’un boys’ club[1].