Culture et idées

La mère de toutes les affaires politico-financières

En 1887, un trafic de décorations aboutit à la démission du président de la République, deux mois après la dénonciation de ce scandale politico-financier par une presse osant se montrer libre. La cupidité au sommet, qui croyait pouvoir mépriser la morale au nom de la puissance et des relations, connaît un coup d'arrêt symbolique. Depuis, le locataire de l'Élysée se sait «indirectement révocable», sous la pression de l'opinion ...

Antoine Perraud

Connaissez-vous le mot «wilsonnien»? Rien à voir avec les comédiens de père en fils Georges et Lambert Wilson, ni avec Thomas Woodrow Wilson, président des Etats-Unis d'Amérique raflant la mise diplomatique dans une Europe ravagée par la guerre en 1919. Non, «wilsonnien» vient de Daniel Wilson (1840-1919): ses inconduites (trafic de décorations au premier chef) ont contraint son beau-père, Jules Grévy, président de la République française, à la démission en 1887. Dans les années qui suivent, «wilsonnien» désigne donc le profiteur de la République, dont la rapacité se drape dans les plis du régime. Le «wilsonnien», c'est le politicien prébendé, qui brasse ses affaires sous couvert d'œuvrer pour la chose publique, en tout bien tout honneur selon ses pairs aux douces indulgences éthiques...

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