Avant son premier roman, Belle Merveille, le poète James Noël fut l’auteur d’un texte pamphlétaire paru en 2016, La Migration des murs. Ces deux textes font écho au séisme qui a meurtri l’île d’Haïti le 12 janvier 2010, mais ils traitent moins de l’événement en tant que tel que des représentations qui en émergent. En particulier celles diffusées depuis l’extérieur du lieu dévasté : discours des organisations internationales, des institutions, des bailleurs de fonds. Belle Merveille, expression haïtienne de l’effroi et de l’étonnement, montre la volonté d’inventer une forme textuelle capable de traiter et de transformer ces discours en abolissant les frontières, les barrières, les séparations qu’ils avaient figées – en mesure de les faire trembler. Ce déplacement opéré par l’imagination de la langue n’est pas que littéraire. Il est aussi géographique pour les écrivains insulaires, dont James Noël, à travers ses livres comme à travers la revue qu’il a créée, Intranqu’îllités, est l’une des plus fortes figures actuelles.
James Noël ou l’écriture des tremblements
Né en Haïti en 1978, James Noël s’est d’abord fait connaître par ses poèmes. Il continue d’écrire en poète dans son premier roman, Belle Merveille, variation autour des discours liés au séisme qui a meurtri l’île le 12 janvier 2010.
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Pierre Benetti et Tiphaine Samoyault (En attendant Nadeau)
3 octobre 2017 à 19h22