En 1933, les aviateurs Steponas Darius et Stasys Girenas tentent un vol sans escale depuis New York jusqu’à Kaunas, deuxième ville de la Lituanie. Après 37 heures de vol, leur avion s’écrase au sol, peu avant leur arrivée. Un fait divers tragique qui caractérise pour Ricardas Gavelis l’histoire lituanienne, sévèrement auscultée dans Vilnius Poker. Par la voix de quatre narrateurs différents, dont Vytautas Vargalys, un ancien résistant qui a passé neuf années de sa vie au goulag, et dont le récit occupe les trois quarts du livre, c’est une période particulière qui sert de trame au roman, celle de l’occupation soviétique de la Lituanie durant les années 1970. Vytautas, ainsi nommé en un hommage cocasse à Vytautas le Grand, grand-duc de la Lituanie au Moyen Âge qui perdit « sa couronne, alors que tout semblait acquis », est l’émanation vivante de Vilnius, la capitale du pays.
Au détour des livres 2016 (7/19) Chronique
«Vilnius Poker», la quinte de la Lituanie
Mort en 2002 d’une crise cardiaque dans des circonstances troubles, l’écrivain lituanien Ricardas Gavelis a laissé derrière lui une œuvre qui a ébranlé les consciences de ses contemporains. Vilnius Poker, rédigé dans les années 1980 et traduit récemment en français, est l’un de ses romans les plus clivants.
Julie Escamez
8 août 2016 à 07h33
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