L’écrivain Albert Memmi, auteur en 1953 de La Statue de sel, publie ses carnets intimes. Ceux où il a noté, presque au jour le jour, ses impressions quand la Tunisie se préparait à devenir indépendante (en 1956). Et ses réflexions sur l’identité et la place de l’autre dans la Tunisie nouvelle.
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S’ilS’il est un homme à avoir pensé la Tunisie au temps de l’Indépendance, c’est bien l’écrivain Albert Memmi, romancier à succès – prix Carthage 1953 –, intellectuel engagé et sociologue accompli. La littérature de langue française en Tunisie commence réellement avec lui et la publication en 1953 de La Statue de sel, roman édité par ce grand découvreur que fut Maurice Nadeau (alors directeur aux éditions Correa de la collection « Le Chemin de la vie », qui publia Durrell, Miller ou Malcolm Lowry) et qui sera préfacé par Albert Camus. Memmi est alors un Tunisien convaincu et un Africain né. C’est lui qui rapporte qu’au lycée, le professeur qui l’interrogeait s’était exclamé, en raison de son accent, ou de son physique : « L’Afrique vous parle ! » Eh bien, cette fois, il nous parle de son Afrique, et plus précisément de son pays auquel le rattachent ses fibres les plus intimes : la Tunisie.