Geneviève Brisac revendique sans ambages sa filiation avec Doris Lessing, Virginia Woolf... Dans les yeux des autres, son récent roman, est un « appel à la liberté » et à « marcher ensemble ». Rencontre vidéo avec l'auteure et premières pages du roman en fin d'article.
« J’écris« J’écris ce livre sous le coup de la colère ou sous le coup du chagrin. » C’est sur cette phrase que s’ouvrait La Marche du cavalier (Éditions de l'Olivier, 2002) de Geneviève Brisac, un essai partagé entre des émotions qui ne sont contradictoires qu’en apparence: la colère et le chagrin, l’engagement et le rire, un doute et une croyance en «la force des mots ». Écrire revient à « éloigner le chagrin et la colère et revenir aux mots », dans un refus radical de la « décoloration ». Dans cette Marche, dix femmes – Virginia Woolf, Jane Austen, Alice Munro ou Cassandre, la prophétesse «mère de tous les écrivains» –, dix voix pour dire l’importance des histoires et récits pour exprimer et comprendre, revendiquer des filiations. Mais aussi interroger la place des femmes dans cette marche du monde.