Rebaptisé in extremis The Post aux États-Unis, Pentagon Papers garde en France le titre sous lequel son projet a initialement été connu. Tant mieux. Car c'est un film de papiers qui sort ce mercredi. Les 7 000 pages d’un dossier dérobé par un lanceur d'alerte et dont le contenu, révélé par le New York Times puis le Washington Post, apprend à la population américaine que la Maison Blanche eut tôt conscience de l'impossibilité de l'emporter au Vietnam, mais préféra mentir plutôt que de subir l'humiliation d'un retrait. Les papiers des grands quotidiens, dont Steven Spielberg filme la fabrication – exaltant spectacle de la composition, des plombs, des rotatives –, le contact physique et presque l'odeur, les feuilles tantôt lourdes et tantôt volantes, comme s'il voulait que le journalisme ne soit pas seulement un idéal mais aussi une sensation et presque un érotisme. Et tous ces papiers, classeurs, mémos, budgets prévisionnels, qui envahissent le lit de Kay Graham, patronne du Post, et dans le désordre desquels celle-ci s'éveille en sursaut, alors qu'elle doit dans quelques heures défendre l'entrée en Bourse de son entreprise.
Spielberg, plus efficace que jamais
Mené tambour battant et avec une étonnante légèreté, le dernier film de Steven Spielberg retrace le combat pour la divulgation par le Washington Post de documents secrets sur la guerre du Vietnam. À l’ère des fake news et de #MeToo, le propos et le casting tombent, tout aussi légèrement, à point nommé.
23 janvier 2018 à 19h49