Il s’avançait en funambule au bord du vide avec le sentiment que, si « vivre est assez bouleversant », la plupart des hommes mènent une existence absurde, inutile. À tel point qu’il aurait eu envie de lancer ce cri d’alarme : « Ça tourne, ça tourne, citoyens. C’est VOTRE vie qui se consume en ce moment. Vous VIVEZ pour de bon, ce n’est pas un essayage. » Lui-même ne s’épargnait pas, avouant dans une lettre à ses parents qu’il ne leur en voulait pas de l’avoir mis au monde : c’était une expérience à tenter, mais « une fois, sans plus » – sa mère ne lui disait-elle pas toujours qu’il n’arriverait à rien ? En quoi elle n’avait pas vraiment tort, pensait le jeune Georges Poulot (« J’y suis arrivé à ce rien »), qui n’avait pas encore pris le pseudonyme de Georges Perros, ne faisait pas encore de théâtre ni ne se mêlait de publier, bien qu’il eût commencé à écrire des poèmes dès l’âge de 13, 14 ans.
Vous êtes abonné(e) Identifiez-vous
Pas encore abonné(e) ? Rejoignez-nous
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Mediapart.
Abonnez-vous