« Papa », roman de Régis Jauffret, procède d’un renversement absolu de la posture d’écriture à laquelle l’auteur nous avait habitués, à laquelle il s’était lui-même habitué. Il lui a suffi de voir, à la télévision, en septembre 2018, un documentaire consacré à la police de Vichy et le visage terrorisé de son père, un jour d’été 1943. Une apparition.
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ConfortablementConfortablement installé dans son fauteuil, en position d’absorption du réel déversé par les actualités, par les documentaires, par les émissions de débat, par le flot continuel d’une humanité filmée, interviewée, observée, constamment montrée et se réfugiant à grand peine dans les derniers interstices d’invisibilité qui lui restent, Régis Jauffret s’est trouvé soudainement visé, personnellement. Il a été atteint par une balle perdue de la réalité.