Niort (Deux-Sèvres).– Des militants face à des gendarmes derrière des barrières, et un slogan crié en boucle : « No bassaran ! » On se croirait dans une banale manifestation contre les bassines, ces réserves d’eau agricoles. Sauf qu’il émane d’un comité de soutien posté à l’entrée de la zone rouge du centre-ville de Niort, vidé de ses promeneurs par un arrêté préfectoral d’interdiction de circulation.
Il est 22 heures, vendredi 8 septembre, et les neuf prévenus du procès des manifestations de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, viennent de sortir du tribunal. Dans l’obscurité, les drapeaux de la Confédération paysanne et de l’Union syndicale Solidaires se devinent à peine. Une passante demande à haute voix : « C’est pour la Coupe du monde de foot ? »
Sept heures d’audience, et un grand trou judiciaire à la sortie. Les travaux du tribunal correctionnel ont dû être suspendus vers 21 heures face à la quantité de travail qu’il restait à abattre : sept témoins, un réquisitoire, six plaidoiries. Prévenus, défense, parties civiles, magistrats, journalistes, public : toutes et tous semblaient soulagés sur le moment par cette libération prématurée d’une salle étouffante en cette journée caniculaire. Les témoins ont eu droit à des acclamations à la sortie de leur après-midi de confinement avant de repartir, pour certains, à l’autre bout de la France, sans avoir pu s’exprimer.
Mégabassines, la guerre de l’eau Reportage
Au procès de Sainte-Soline : « On ne sait toujours pas pourquoi nous sommes là »
Le procès de neuf personnes poursuivies pour l’organisation de manifestations interdites à Sainte-Soline a dû être suspendu, vendredi 8 septembre, en raison du trop grand nombre de personnes à entendre. Au fil de l’audience, la pression judiciaire est montée, inexorable, sur les prévenus.
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