Énergies

Incident du Tricastin : l’Autorité de sûreté du nucléaire tape du poing

Après quatre jours d'atermoiements, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) frappe fort. Sa direction a décidé, vendredi, de demander l'arrêt du centre de traitement de déchets du site nucléaire du Tricastin. L'ASN dénonce une "situation inacceptable" et des "dysfonctionnements en chaîne". Car, depuis mardi, la confusion régnait sur la fuite d'uranium survenue au Tricastin, deuxième plus importante plate-forme nucléaire après celle de La Hague. L'Autorité de sûreté nucléaire dispose-t-elle des moyens d'alerte suffisants à un moment où les contre-pouvoirs en matière d'information demeurent faibles? Enquête.

Jade Lindgaard

Après quatre jours d'atermoiements, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) tape du poing sur la table. Le collège de ses directeurs vient d'exiger la suspension des activités de traitement de déchets de la partie de l'usine de Socatri (filiale d'Areva) responsable de la fuite d'uranium du site nucléaire du Tricastin mardi 8 juillet. Cette station, la plus ancienne de l'installation, ne redémarrera plus. Sa fermeture était programmée avant que ne se produise l'incident, et ne devrait pas «avoir d'incidences très fortes sur l'activité de Socatri» selon l'ASN. L'autorité a également demandé la mise en place d’un plan de surveillance renforcée comprenant notamment des analyses dans les rivières et la nappe phréatique environnantes.
Sur France Info, Philippe Ledenvic, délégué de l'ASN à Lyon, a dénoncé : «un enchaînement de dysfonctionnements et d'erreurs humaines» : des «écarts et des erreurs» dans la gestion de crise, une information tardive aux autorités et aux élus,le «non respect de règles d'exploitation élémentaires», la compréhension tardive de la gravité de l'incident. Pour l'ASN, la situation sur place est «inacceptable». Un procès verval va être envoyé au procureur compétent. Hier, jeudi 10 juillet, Jean-Louis Borloo a évoqué la possibilité de poursuites pénales contre l'exploitant.

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