Europe Analyse

Le piège se referme sur la BCE

La pression sur la BCE pour qu'elle prenne sa part des pertes sur la dette grecque confirme qu'après être devenu un fonds spéculatif jouant avec les obligations à haut rendement, l'institut d'émission européen pourrait se transformer en structure de cantonnement pour le système bancaire.

Philippe Riès

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Eurotower: tout ce qui brille n'est pas d'or © ECB

En acceptant, en mai 2010 à Lisbonne, de racheter sur le marché secondaire des obligations de gouvernements de la zone euro en difficulté, la Banque centrale européenne a mis le doigt dans un engrenage redoutable. La main et le poignet y sont passés puis le bras tout entier avec la décision du conseil des gouverneurs, présidé par Mario Draghi, d’avancer près de 500 milliards d’euros, à moyen terme (trois ans), aux banques européennes. Et d’abaisser encore le seuil de qualité du papier que ces établissements financiers lui apportent en garantie « collatérale ». Avec la négociation en cours sur la restructuration de la dette grecque, c’est la tête même de la BCE qui s’approche dangereusement de la machine à broyer.

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