Les banques européennes prises dans le piège du dollar
L'attraction des banquiers européens pour le mirage américain les a poussés à accumuler, entre 2000 et 2007, un énorme déficit de financement en dollars, prêtés aux fonds spéculatifs et placés en produits "toxiques". Le dernier bulletin de la Banque des règlements internationaux dévoile les chiffres et éclaire un des principaux mécanismes de contagion de la crise financière globale. Analyse.
AuAu début de l'été 2007, juste avant que la crise des subprimes n'éclate au grand jour, les principales banques européennes étaient confrontées, dans l'hypothèse la plus favorable, à un déficit de financement en dollar de 1.100 à 1.300 milliards de dollars. Cet écart entre ce qu'elles avaient prêté à long terme, en bonne part aux fonds spéculatifs, et leur capacité à renouveler leurs ressources à court terme en billet vert, allait manifester sa puissance destructrice quand la liquidité en dollar s'est brutalement évanouie à dater du 9 août 2007. Le dernier bulletin trimestriel de la Banque des règlements internationaux place un coup de projecteur bienvenu sur un des épisodes cruciaux de la transformation du retournement du marché immobilier américain en crise financière mondiale.