Politique monétaire : les contorsions de la Réserve fédérale américaine
La Réserve fédérale des Etats-Unis veut obtenir très vite du Congrès américain l'autorisation de rémunérer les réserves que les banques sont contraintes de lui confier. Derrière cette mesure d'apparence technique, il y a l'aveu que le pilotage de la politique monétaire est devenu de plus en plus difficile dans l'anarchie financière qui règne aux Etats-Unis. Ces contorsions contrastent avec la fermeté qui a guidé la main de la Banque centrale européenne depuis l'éclatement de la crise des «subprime» l'été dernier.
UneUne signification hautement politique peut se cacher derrière une mesure d'apparence purement technique. C'est le cas avec la décision de la Réserve fédérale des Etats-Unis de demander au Congrès américain l'autorisation de rémunérer par anticipation, dès cette année, les réserves que les banques de dépôts sont obligées de déposer à la banque centrale. De la part de Ben Bernanke, le patron de la Fed, c'est l'aveu que la baisse des taux d'intérêt directeurs, mise en œuvre sans ménagement dans un contexte inflationniste depuis le début de la crise des «subprime», a non seulement atteint ses limites mais qu'elle comporte des risques majeurs. Ce que la Banque centrale européenne a parfaitement compris, et très vite, en «découplant» depuis août dernier la gestion de la liquidité interbancaire et celle de la politique monétaire.