La planète financière a joué à se faire peur avec la première émission obligataire du Portugal en 2011. Finalement, tout s'est bien passé. Evidemment rien n'est réglé, la crise des dettes souveraines dans la zone euro n'étant que le symptôme d'un mal bien plus profond. On demande des anthropologues.
IlIl y a des lustres que le Portugal n'avait à ce point attiré l'attention du reste du monde: depuis la Révolution des Œillets en 1974, voire depuis le tremblement de terre de Lisbonne en 1755. Il semblerait que même les traders de Wall Street (ceux qui pensent que Paris est au Texas) aient appris à prononcer le nom de ce petit pays oublié à l'extrême ouest de la masse continentale eurasiatique. Le Portugal «est la petite pierre qui fait tenir la digue» de la stabilité de la zone euro, a remarqué l'eurodéputée socialiste portugaise Elisa Ferreira, qui accompagnait mardi à Lisbonne la commission spéciale du Parlement européen sur la crise financière. Autrement dit, la crise de la dette souveraine des pays de la zone euro serait suspendue au sort du prochain domino, après les chutes successives de la Grèce et de l'Irlande. Que la petite pierre portugaise saute, et ce sont l'Espagne et l'Italie qui entreraient dans la tourmente.