LVMH : l’envers de l’empire du luxe Enquête

Comment Dior, Gucci et Tod’s ont tué une petite usine textile roumaine

Pendant plusieurs années, les marques de luxe ont fait fabriquer certaines de leurs chaussures en Roumanie. En 2023, quand le Smic local a augmenté pour arriver à 670 euros brut, l’usine a répercuté la hausse sur ses prix. Et les marques ont retiré leurs commandes.

Khedidja Zerouali

Lisa* a commencé à travailler à 17 ans pour l’usine de textile Selezione, dans la région de Brasov, en Roumanie (à 180 km au nord de Bucarest). Elle en a désormais 38. Elle a passé près d’un quart de sa vie à coudre des bottines et des baskets, huit heures par jour, pour de grandes marques de luxe européennes. « Je finissais toujours la semaine très fatiguée mais, au moins, c’était un travail stable et les salaires étaient versés à l’heure, dit-elle. Il y avait une bonne ambiance entre ouvrières, on était comme une famille. » 

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