Bernard Arnault, sacré « première fortune mondiale » en 2023, a constitué un empire dont le monde entier connaît les marques : Louis Vuitton, Christian Dior, Kenzo, les champagnes Moët et Chandon, Veuve-Cliquot ou Krug, mais aussi le distributeur de parfums Sephora ou les grands magasins parisiens Samaritaine et Bon Marché. Mais derrière cette liste tapageuse, les rouages de l’énorme machinerie du luxe sont peu reluisants.
Dans le sous-sol du magasin parisien phare de LVMH, plusieurs salariés noirs racontent l’enfer du décor, fait de petites humiliations et de remarques racistes. L’entreprise, qui assure « que de tels actes n’ont pas leur place » en son sein, ne s’est pas saisie de ces affaires comme elle l’aurait dû.
En avril, le groupe LVMH s’est offert une campagne de publicité dans des médias – d’ordinaire plutôt critiques à son endroit – qui survalorisait totalement son impact social, environnemental et économique, et vantant son action pour « le bien commun ». Trompeur, voire inquiétant.
La maison phare du groupe LVMH vante son savoir-faire et la protection de l’artisanat. Mais de nombreuses maroquinières se plaignent de devoir fabriquer les fameux sacs, malles et portefeuilles monogrammés de plus en plus vite, au détriment de la qualité à laquelle elles aspirent.
Derrière le luxe affiché par le groupe aux 45 milliards de chiffre d’affaires, les travailleurs relatent un management souvent brutal, des pratiques parfois à la limite de la légalité, et une pression continue. Des conditions de travail des vendeuses de la nouvelle Samaritaine à l’utilisation abusive d'autoentrepreneurs dans le studio photo de Louis Vuitton, les petites mains racontent.
Le plus grand groupe de luxe au monde s’attaque, depuis deux ans, à une vendeuse de crèmes de Charleville-Mézières dans les Ardennes. LVMH considère que cette petite marque dénommée L’instinct Paris fait de l’ombre à sa marque Givenchy L’instinct. L’histoire d’un pot de terre contre un pot de fer.
La moindre critique émise à l’endroit de Bernard Arnault suscite l’ire des défenseurs du camp du capital, pour qui le PDG de LVMH est un bienfaiteur pour la France. Mais il y a beaucoup à redire sur les arguments employés pour le défendre.
Bernard Arnault a atteint l’Everest des grandes fortunes, solidement installé au premier rang mondial, très loin devant ses concurrents. Et sa fortune est appelée à grossir sans cesse : chaque année, les seuls revenus de son capital se chiffrent en milliards, qui génèrent à leur tour des profits.
Au sommet des plus grandes fortunes du monde, le PDG de LVMH poursuit une accumulation capitalistique sans limites. Après avoir cadenassé le contrôle familial du groupe, il entend étendre encore son emprise dans le secteur du luxe, repoussant sans cesse les frontières de son pouvoir.
Le groupe de luxe s’installe sur le plateau de Saclay, où se trouve l’École polytechnique. Et LVMH compte bien s’établir au cœur du campus de l’établissement public formant les ingénieurs les plus demandés du pays. Difficile pour l’école de refuser : Bernard Arnault vient de lui faire un cadeau à 30 millions d’euros.
Grâce à un simple courrier, le ministre des affaires étrangères a permis à Bernard Arnault de stopper sa coûteuse opération de rachat de Tiffany. Toujours secrète, cette lettre se retrouve au cœur de la bataille judiciaire entre les deux groupes, qui se joue déjà aux Etats-Unis. Et elle pourrait devenir un boulet pour le Quai d’Orsay.
Ne voulant plus réaliser le projet de rachat de Tiffany qu’il jugeait désormais trop cher, Bernard Arnault a obtenu du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian une lettre qui lui a permis d’annuler son acquisition. Jamais un gouvernement n’est allé aussi loin dans le soutien d’un groupe privé.
La cour d’appel de Paris a débouté, mardi 31 mai, les demandes du député François Ruffin (LFI) visant à contester un accord judiciaire passé entre LVMH et la justice, au terme duquel une amende de 10 millions d’euros a permis l’abandon des poursuites contre le géant du luxe dans l’affaire Squarcini.
Le leader mondial du luxe a-t-il profité d’un dévoiement de la loi pour s’éviter un procès dans l’affaire Squarcini ? C’est la question qui a été posée à la cour d’appel de Paris par le député insoumis François Ruffin, qui fut victime d’espionnage de la part de la multinationale de Bernard Arnault.
Le tribunal de Paris a validé, vendredi 17 décembre, la convention signée entre LVMH et le parquet dans l’affaire Squarcini : le leader mondial du luxe accepte de payer une amende de 10 millions d’euros contre l’absence de poursuites. Au grand dam de l’une des victimes du groupe de Bernard Arnault, le député François Ruffin.
Le géant du luxe a signé dans la plus grande discrétion, mercredi, une convention judiciaire avec le parquet de Paris, acceptant de payer une amende négociée de 10 millions d’euros dans l’affaire des barbouzeries de Bernard Squarcini. Une audience de validation doit encore avoir lieu, vendredi, au tribunal.
L’ex-chef des services secrets intérieurs français a été mis en examen, le 28 juin, pour l’espionnage présumé illégal du futur député François Ruffin (LFI) et de son journal « Fakir » au bénéfice de la multinationale LVMH, dirigée par le milliardaire Bernard Arnault. Un nouveau front judiciaire dans une affaire tentaculaire.