Mexico (Mexique), de notre correspondante.- Avec l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), « la patrie sera plus forte et nous mettrons en marche la nouvelle grandeur mexicaine », déclarait, en 1993, le président Carlos Salinas, fier d’avoir définitivement jeté aux oubliettes le protectionnisme hérité de la Révolution mexicaine en raccrochant le petit wagon mexicain à la puissante locomotive économique étasunienne. Le 1er janvier 1994, l’Alena, conclu entre le Mexique, les États-Unis et le Canada, entrait en vigueur avec son flot de promesses de prospérité. Les barrières douanières une fois éliminées, le commerce entre le Mexique et les États-Unis a en effet augmenté de 500 %, pour atteindre, en 2015, 532 milliards de dollars, tandis que 80 % des exportations mexicaines se dirigent désormais vers son voisin du nord. Suivre les rails du libre-échange tracés par Washington, premier partenaire commercial du Mexique, a mis fin à ce que l’historien mexicain Lorenzo Meyer appelle l’« indépendance relative » du pays. Et laisse désormais entrevoir le revers de la médaille de la « sécurité économique » promise par Carlos Salinas : son extrême vulnérabilité.
Le Mexique s’inquiète de la dénonciation de l’Alena par Trump
Donald Trump a prévenu : si les négociations pour modifier l’Alena échouent, les États-Unis se retireront de l’accord de libre-échange. Cet ultimatum fait trembler le Mexique, devenu dépendant, plus inégalitaire et… plus pauvre.
2 décembre 2016 à 09h11