Dans la très encombrée – et nucléarisée – vallée du Rhône, une filiale du groupe s’apprête à construire une autoroute du gaz. Mais l’utilité de cette canalisation, explosive par nature, reste à démontrer. Où se mêlent intérêts industriels, enjeux européens et interrogations sur l’exploitation, localement, des gaz de schiste.
Vallée du Rhône, envoyé spécial.- « Danger de mort. » Caderousse a hérissé de grands panneaux au bord de ses départementales. Cette bourgade de 2 800 habitants, limitrophe d’Orange (Vaucluse), se vit en état de siège. « On avait déjà, à l’est de la commune, la ligne TGV et l’A9. Voilà maintenant, à l’ouest, le gazoduc », se désole Yves Furic, conseiller municipal. Le comble ? La ville n’est même pas raccordée au gaz… « On nous impose Eridan et on devra encore se traîner nos bouteilles de Butagaz ! », ironise le Caderoussien en citant le nom du projet de GRTgaz. Cette filiale d'Engie (ex-GDF Suez) gère le réseau de gazoducs sur les trois quarts du territoire national. Et, d’ici à quatre ou cinq ans, elle veut doter la vallée du Rhône d’un des plus gros tuyaux jamais construits en France pour transporter du méthane.