Le «contrat de génération» de Hollande: qui a raison?
Le favori supposé de la primaire socialiste a fait de l'emploi des jeunes le pilier de sa campagne. Il propose un «contrat de génération» inédit, avec 8 milliards d'exonérations de cotisations sociales pour les employeurs. Réputée proche des syndicats, Martine Aubry n'est pas d'accord.
«Martine«Martine Aubry s'est crispée. Je ne comprends pas sa négation catégorique.» L'ancien ministre de l'économie Michel Sapin, soutien de François Hollande, admet certes que le «contrat de génération» proposé par son candidat pour favoriser l'emploi des jeunes et des seniors pose de nombreuses questions et doit être accompagné de «garanties». Mais de là à le rejeter en bloc... C'est pourtant ce qu'a fait Martine Aubry lors du second débat des primaires, le 28 septembre dernier. François Hollande vient de présenter le «contrat de génération» une des mesures phare de son projet: «L'employeur qui gardera un senior le temps qu'il puisse partir à la retraite et qui embauchera un jeune à durée indéterminée, de moins de 25 ans, ne paiera plus de cotisations sociales sur les deux salaires, annonce Hollande. Le coût ne sera pas supplémentaire puisqu'il sera pris dans la somme des exonérations de cotisations sociales qui sont aujourd'hui attribuées aux entreprises sans aucune contrepartie.» Réponse sèche d'Aubry, ancienne ministre du travail de plusieurs gouvernements de gauche. «Ce sont des exonérations de charges, on l'a fait à plusieurs reprises, je l'ai fait moi-même, j'ai eu tort. Ces mesures sont coûteuses, c'est un effet d'aubaine, tous les syndicats le disent.» Ambiance...