Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (2/5). Tout en haut de l'affiche...
A peine privatisé, le Crédit local de France rêve déjà à d'autres horizons. En 1996, il s'allie avec le Crédit communal de Belgique pour créer Dexia. «C'est la première fusion bancaire», se félicitent les dirigeants. Mais l'entente entre Français et Belges sera de très courte durée. Chaque camp poursuit des buts très différents. Des baronnies se constituent. La banque dépense des fortunes pour étendre son empire et joue avec son bilan pour augmenter ses profits. La crise la prend à revers. Deuxième épisode de notre grande enquête.
C'estC'est au festival d'Avignon, un des lieux fétiches du Crédit local – il en est le premier soutien financier – que l'idée leur serait venue. En cet été 1995, Pierre Richard et François Narmon projettent de rapprocher le Crédit local de France et le Crédit communal de Belgique. Les deux hommes se connaissent de longue date et s'apprécient : ils sont tous deux issus d'un milieu modeste et se sont faits à la force du poignet. Ils dirigent des établissements semblables, spécialisés dans le financement local, de part et d'autre de la frontière. Ils ont commencé à nouer des liens étroits. Dès la création du Crédit local de France en 1987, François Narmon en est devenu actionnaire et administrateur.