Renault : la politique industrielle par la gesticulation
Nicolas Sarkozy a convoqué samedi Carlos Ghosn, le PDG de Renault à l'Elysée. La présidence évoque la possibilité de se renforcer dans le capital du constructeur automobile, ou au moins d'obtenir plus de sièges au conseil d'administration. Mais cette volonté de reprise en main n'est accompagnée d'aucune vision de politique industrielle. Le chef de l'Etat est juste dans l'incantation politique. Analyse.
L'informationL'information a pris tout le monde de court. A rebours de toute la ligne de conduite adoptée depuis plusieurs années, le ministre de l'industrie, Christian Estrosi, a annoncé jeudi que le gouvernement réfléchissait à monter dans le capital de Renault. L'Elysée a confirmé la réflexion. Nicolas Sarkozy a donné rendez-vous à Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, samedi après-midi, pour évoquer avec lui la situation de Renault, le choix du groupe de faire réaliser la nouvelle Clio en Turquie. «La question de la montée de l'Etat au capital de Renault sera aussi évoquée», a fait savoir l'entourage du président. Celui-ci entend rappeler à Carlos Ghosn qu'il est encore le premier actionnaire du groupe. Entre Nicolas Sarkozy et Carlos Ghosn, les relations n'ont jamais été au beau fixe. A plusieurs reprises, le président de Renault s'est fait rappeler à l'ordre par le chef de l'Etat, pour avoir tenu des propos non conformes à ce qu'espérait l'Elysée. La situation s'est à nouveau dégradée après la publication d'un article de la Tribune annonçant que la prochaine Clio, la Clio IV, ne serait pas produite en France mais en Turquie.