Travailleurs détachés: Bruxelles ose le bras de fer avec l’Est
La Commission européenne a refusé mercredi de prendre en compte les mises en garde des pays d’Europe orientale dans le dossier très sensible des travailleurs détachés. De quoi satisfaire les demandes de Paris. Mais les discussions qui vont s’ouvrir à l’automne au parlement européen s’annoncent très difficiles.
BruxellesBruxelles, de notre envoyé spécial.- Le dossier, politiquement sensible, avait été glissé sous le tapis le temps de la campagne sur le Brexit. Il a resurgi mercredi 20 juillet, sous la forme d’une annonce aux allures de petite victoire pour la diplomatie française à Bruxelles. La commissaire à l’emploi a expliqué qu’elle maintenait, à la virgule près, son texte sur la révision du statut des travailleurs détachés en Europe, malgré le soulèvement au printemps de onze États membres, presque tous situés à l’Est, qui l’exhortaient à jeter l’éponge. « Nous avons soigneusement examiné l’ensemble des arguments exposés par les parlements nationaux et nous avons discuté avec eux de leurs inquiétudes. Tout bien considéré, nous sommes arrivés à la conclusion que notre proposition respecte pleinement le principe de subsidiarité et, par conséquent, nous la maintiendrons », a expliqué la Belge Marianne Thyssen, qui appartient, comme son patron Jean-Claude Juncker dont elle est proche, à la famille des chrétiens démocrates. Ce faisant, l’exécutif européen engage un nouveau bras de fer à haut risque avec le bloc des pays de l’Est, alors que la crise migratoire a déjà fortement tendu leurs relations depuis un an.