Économie et social

EADS: huis clos autour du délit d'initiés

Pour l'Autorité des marchés financiers (AMF), c'est le dossier de tous les dangers, mettant à l'épreuve sa crédibilité mais aussi les relations franco-allemandes, sans parler des conséquences sur EADS. Pendant une semaine, la commission des sanctions va juger à huis clos l'affaire du délit d'initiés chez EADS. Dix-sept responsables ou anciens responsables du groupe aéronautique sont mis en cause. Le jugement ne devrait pas être rendu avant la mi-décembre.

Martine Orange

Pour l'Autorité des marchés financiers (AMF), c'est le dossier de tous les dangers, mettant à l'épreuve sa crédibilité mais aussi les relations franco-allemandes, sans parler des conséquences sur EADS. Pendant une semaine, la commission des sanctions va juger à huis clos l'affaire du délit d'initiés chez EADS.
Soupçonnée de faire preuve de beaucoup d'indulgence à l'égard des grands, l'AMF n'a pas lésiné sur les moyens. Plus de 200.000 pièces de dossiers ont été réunies au cours de trois années d'enquête pour étayer l'accusation. Des 1200 salariés pouvant être mis en cause pour avoir vendu leurs stock-options, l'enquête n'a finalement retenu que dix-sept dirigeants ou anciens dirigeants du groupe aéronautique, suspectés d'avoir commis un «manquement d'initiés». Ils encourent des peines pouvant aller jusqu'à dix fois le montant de leurs plus-values. EADS, lui, se voit reprocher de ne pas avoir donné une information sincère au marché, tout au long de cette période cruciale allant de l'automne 2005 au 13 juin 2006, jour où le groupe finira par avouer ses déboires sur l'A380. (Retrouver l'enquête AMF ici.)
Un procès à hauts risques, donc, qui a chauffé à blanc les relations entre Paris et Berlin, comme les échanges entre Français et Allemands à l'intérieur du groupe. Pourtant, au fil des mois, les avocats des différentes parties se sentent un peu plus rassurés. Est-ce le résultat des débats contradictoires déjà engagés ou celui de décisions prises en haut lieu? L'affaire, en tout cas, selon eux, paraît se dégonfler.

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