Le premier obstacle pour Hollande et Valls est européen
Faute d'avoir su « réorienter » l'Europe, le chef de l'État est confronté à une équation carabinée. Le gouvernement doit expliquer à la commission, d'ici mi-avril, comment il compte trouver 50 milliards d'euros d'économies. Le pouvoir ira-t-il jusqu'à la confrontation?
CeCe sera l'un des tests majeurs pour François Hollande et Manuel Valls. L'exécutif socialiste va-t-il enfin tenter de dégager des marges de manœuvre, dans les négociations avec Bruxelles et Berlin, sur la politique économique ? Le nouveau gouvernement devra très vite trancher : il a rendez-vous avec la commission le 15 avril pour présenter son programme de stabilité, avec 50 milliards d'euros d'économies annoncées. Une partie de la majorité réclame depuis des mois une confrontation plus nette avec la commission. Elle l'a dit encore plus clairement après la débâcle du second tour des élections municipales. Sur un plateau de télévision dimanche soir, le socialiste Benoît Hamon demande de « discuter pour qu’il n’y ait pas qu’un seul arbitre, la commission européenne ». « Il faut rouvrir le jeu », a-t-il plaidé avant de citer l’exemple du chef du gouvernement italien Matteo Renzi. Avant les municipales, le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire de Jean-Marc Ayrault l’expliquait déjà à ses proches : « Vu qu'on aura du mal à faire un deuxième temps du quinquennat sur la redistribution, il faut le faire dans la confrontation avec l'Union européenne. C'est comme ça qu'on peut retrouver des marges de manœuvre, notamment financière. »