Aventurier néolibéral ou modèle? Face à Renzi, la gauche française reste sceptique
Le tonitruant nouveau président du Conseil italien intéresse François Hollande, attire Manuel Valls. Mais il laisse sceptique une grande partie du PS. Et consterne la gauche de la gauche.
ManuelManuel Valls n'a pas apprécié. Une réunion du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, un mardi matin, peu après les européennes de mai. Après des municipales catastrophiques, le PS a affiché un piteux 14 %, le pire score de son histoire. Il est question du “pacte de responsabilité”, pilier de la nouvelle politique économique “hollandaise”. Manuel Valls, tout nouveau premier ministre, est face aux députés. L'ancienne économiste Karine Berger, une modérée du PS, prend la parole. Elle cite en exemple les enviables 40 % de Matteo Renzi, le nouveau président du Conseil italien. Suggère qu'il faudrait peut-être, comme lui, baisser les impôts. Et ajoute en plaisantant que l'Italien, 39 ans, est plutôt beau garçon. « Valls a pris la mouche et s'est mis à l'engueuler », raconte un témoin. Le premier ministre lui répond sur le fond. Dit que l'Italie n'est pas la France. Que de l'autre côté des Alpes, des années d'austérité ont permis quelques marges de manœuvre budgétaires que notre pays n'a pas. Dans sa réponse, certains décèlent une pointe de « jalousie ».