Cette fois, ça commence à faire beaucoup. Le cabinet de l'avocat parisien Jean-Marc Fédida, un habitué des affaires sensibles, a été cambriolé pour la deuxième fois en un peu plus de trois mois seulement... Ce dernier «fric-frac» remonte au week-end dernier.
En pénétrant lundi 2 juin dans son cabinet, situé boulevard Saint-Germain, dans le VIIe arrondissement de Paris, l'avocat découvre que la fenêtre de la salle d'attente, qui donne côté cour, a été brisée. Le ou les intrus ont sans doute utilisé l'échafaudage accolé à la façade pour accéder à la fenêtre.
A l'intérieur, le cabinet est sens dessus dessous. Le ou les visiteurs ont fouillé tous les bureaux, mais n'ont rien dérobé, semble-t-il. Certains dossiers ont-ils été consultés, voire photocopiés ? Impossible de le dire pour l'instant. Il reviendra aux enquêteurs de la 3e division de police judiciaire de tenter de l'établir.
Le bureau de l'expert-comptable situé sur le palier a lui aussi été «visité». S'ils étaient à la recherche de matériel informatique, les cambrioleurs en ont été pour leurs frais : début mars en effet, Jean-Marc Fédida avait demandé à ses collaboratrices de ne plus laisser leurs ordinateurs portables au cabinet – règle qu'il s'était appliquée à lui-même.
Cette prudence s'explique : le cabinet de Me Fédida avait déjà fait l'objet d'un cambriolage il y a quelques semaines, dans la nuit du 27 au 28 février précisément. « On nous a volé de l'informatique portable et des objets de valeur mais nos dossiers, mon serveur informatique aux données cryptées et les disquettes de sauvegarde n'ont, semble-t-il, pas été touchés », avait alors indiqué l'avocat à l'Agence France-Presse (AFP).
Par mesure de précaution, il avait cependant fait procéder au changement de ses codes d'accès informatiques. A l'époque, un autre échafaudage, cette fois côté rue, où est situé le bureau de Me Fédida, avait attiré l'attention des policiers chargés de l'enquête. Sauf que la fenêtre était fermée et que les enquêteurs n'avaient trouvé aucune trace d'effraction...
HLM de Paris, Total, Clearstream...
Ces deux incidents sont d'autant plus troublants que, le 18 mars, ce sont les locaux de la société de la femme de Me Fédida qui ont été cambriolés ! Située rue de Madrid, dans le IXe arrondissement, cette société spécialisée dans l'événementiel ne gère a priori aucun dossier sensible. Il n'en va pas de même du cabinet Fédida.
Agé de 44 ans, l'avocat est familier des affaires politico-financières depuis une quinzaine d'années : HLM de Paris, Total, Clearstream... Il défend, entre autres, Didier Schuller, Alain Madelin, l'un des fils de Philippe de Villiers...
Cette succession de cambriolages pose question(s). S'agit-il d'une simple coïncidence, une mauvaise série ? Les cambrioleurs cherchaient-ils à consulter un dossier en particulier ou agissaient-ils pour des motifs purement crapuleux ? Ou alors veut-on simplement intimider l'avocat ? Invité à livrer son sentiment, Jean-Marc Fédida n'a pas souhaité s'exprimer.
Auteur à ses heures, l'avocat vient de publier, aux éditions Ramsay, Impasses de Grenelle, un pamphlet politiquement incorrect sur l'écologie.