Les labos pharmaceutiques veulent mettre la main sur les malades
Les députés, qui examinent en ce moment le projet de loi Bachelot, se sont penchés, dans la nuit du jeudi 5 mars, sur «l'éducation thérapeutique» des patients et le développement de «programmes d'accompagnement». Un sujet ultra-polémique: quelle place laisser, dans ces programmes, aux laboratoires pharmaceutiques? Des socialistes et des médecins craignent que l'industrie ne s'en serve pour promouvoir ses produits et refusent de laisser le loup entrer dans la bergerie.
LesLes entreprises pharmaceutiques surveillent cet article-là, noyé dans l'imposant projet de loi "Hôpital" de Roselyne Bachelot, comme le lait sur le feu. Ils l'attendent en fait depuis plusieurs années. Début 2007, son adoption avait capoté une première fois, à cause de parlementaires "trop" méfiants. Cette fois, les labos y croient. Alors que le débat aura lieu jeudi 5 mars dans l'hémicycle, rien n'a été laissé au hasard. Encore récemment, chez Françoise (restaurant chic à deux enjambées du Palais-Bourbon), une demi-douzaine de députés ont bénéficié, attablés, d'un "éclairage" sur le sujet – dans la plus pure tradition du lobbying.