Le détail qui en dit long de l’alignement des pouvoirs publics français sur les desiderata chinois, est tombé ce jeudi matin à 9h08. L’Elysée rendait public une modification de l’agenda pour la journée que le président français passera vendredi en Chine.
Il était à l’origine prévu une rencontre en tête-à-tête entre les deux présidents à 15h30, puis dans la foulée, un échange entre Nicolas Sarkozy et le premier ministre chinois, Wen Jiabao. Ce sera le contraire. Un détail certes, et l’on veut bien admettre que le président chinois, Hu Jintao, aura un programme chargé entre le déjeuner avec tous les chefs d’Etat présents à Pékin le midi et la cérémonie d’ouverture des Jeux le soir et qu’il n’y a là rien d’extraordinaire. Il n’en demeure pas moins que cette modification de dernière minute fleure bon son entorse au protocole, surtout dans un pays célèbre pour son goût des cadres rigides, et qu’elle tombe surtout très mal pour Nicolas Sarkozy.
On se souvient qu’une rencontre avec le dalaï-lama avait été envisagée à Paris ce printemps, en contrepoint à la présence du chef de l’Etat à Pékin. Cette possibilité avait agacé l’ambassadeur de Chine en France, Kong Quan, qui avait parlé de «conséquences graves» pour les relations entre les deux pays si une telle rencontre avait lieu. A la suite de quoi, Nicolas Sarkozy, le 10 juillet, s’était vertement fait critiquer par Daniel Cohn-bendit au Parlement Européen de Strasbourg et qu’il avait essayé de défendre sa position (lire le texte ici et voir la vidéo). Notamment, il avait eu cette phrase qui -dans le contexte de la déprogrammation chinoise- sonne durement : «Ce n’est pas à la Chine de fixer mon agenda, ni de dicter mes rendez-vous.» Pas de chance.
Ce jeudi, non seulement le dalaï-lama ne sera pas reçu à l’Elysée (officiellement à la demande du leader spirituel tibétain lui-même qui procède toujours de cette façon pour ne pas gêner ses interlocuteurs face à l’ire chinoise) mais l’agenda du Président français est bousculé. Bref, un contretemps qui tombe mal. Ou plutôt révélateur.
France
L'agenda de Sarkozy réécrit par la Chine
L'ordre des rencontres du Président français avec les dirigeants chinois a été bousculé hier. Et si Nicolas Sarkozy ne recevra pas le dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains sera lui visité par Carla Bruni-Sarkozy à l'occasion de l'inauguration d'un temple bouddhique le 22 août. Autant de péripéties qui font polémique.
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