Financement de la vie politique

Affaire Kadhafi: Hortefeux prépare sa riposte depuis Bruxelles

Brice Hortefeux estime que les juges d'instruction qui l'ont placé sur écoute, dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007, ont bafoué son immunité d'eurodéputé. L'ancien ministre a tenté de faire valoir cet argument, lundi, auprès d'une commission d'eurodéputés – qui en a reporté l'examen à la prochaine mandature. De notre envoyé spécial à Bruxelles.

Ludovic Lamant

Brice Hortefeux est loin d'être l'eurodéputé le plus assidu à Strasbourg. Mais il semble maîtriser à la virgule près le règlement intérieur de l'institution – et en particulier les chapitres portant sur l'immunité des élus. L'ancien ministre, placé sur écoute dans le cadre d'une enquête sur les financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, prépare sa riposte depuis Bruxelles. Plusieurs documents dont Mediapart a eu connaissance permettent de détailler cette stratégie, encore loin d'avoir abouti. 
En toute discrétion, la commission des affaires juridiques du parlement européen s'est penchée, lundi en fin de journée, sur une demande de « défense de l'immunité parlementaire », déposée par l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy en personne. Dans un courrier du 21 mars 2014 adressé à la présidence du parlement, auquel Mediapart a eu accès, Brice Hortefeux explique être victime d'un « déni » : à ses yeux, des juges d'instruction français ont bafoué l'immunité dont il est censé bénéficier, en sa qualité d'eurodéputé, au moment de le placer sur écoute. Il veut donc obtenir du parlement qu'il constate ce qu'il considère être une erreur de la justice française, et en tire les conséquences au plus vite.
Les écoutes auxquelles Brice Hortefeux fait allusion sont celles menées par les deux juges français en charge de l'affaire sur les financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy – affaire dont les premiers éléments ont été révélés par Mediapart. Ces écoutes ont notamment permis d'établir des contacts, en fin d'année dernière, entre Brice Hortefeux et Christian Flaesch, le patron de la police judiciaire parisienne, le second expliquant au premier comment se « préparer » aux auditions à venir (lire un article du Monde de décembre 2013, un autre de Mediapart de mars 2014).

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