Discriminations

Les photos inédites d’un camp de harkis que l’armée française voulait oublier

Le 20 mars, un cimetière d’enfants de harkis ressurgissait du passé après 60 ans d’oubli et de mépris, au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, dans le Gard. Échaudées par l’histoire, les familles des bébés morts et inhumés dans des conditions indignes s’impatientent et craignent une réparation au rabais.

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L’image est touchante, mais elle a fait long feu. Le 21 avril, alors que la secrétaire d’État aux anciens combattants, Patricia Mirallès, arpente le cimetière d’enfants de harkis du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard), redécouvert un mois plus tôt par des archéologues, elle serre la main d’Aïda Seifoune avec tendresse. Cette octogénaire a perdu ici son bébé Raoul, il y a près de soixante ans, enterré « comme un chien » à même le sol, après leur arrivée en France à la fin de la guerre d’Algérie. Un sort partagé par une trentaine de bébés de familles de harkis (ces supplétifs musulmans de l’armée française en Algérie), terrassés entre 1962 et 1964 par la maladie et par le froid. Comme nous le relations ici, leurs dépouilles sont ensuite tombées dans l’oubli, enfouies sous les broussailles et le déni.

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