Le 8 avril, Maret Gadaeva reçoit un message vocal de son mari Magomed. Une seconde d’enregistrement qui évoque de sombres souvenirs. « On m’enlève à nouveau ! », lui crie-t-il, avant qu’on ne lui arrache son portable. À 14 heures, comme tous les jours, ce demandeur d’asile tchétchène de 36 ans était parti pointer au commissariat de Limoges (Haute-Vienne), dans le cadre de son assignation à résidence. Depuis décembre, il est sous le coup d’un arrêté préfectoral d’expulsion. Maret se précipite alors au commissariat avec son bébé de six mois et son fils, où elle attend trois heures. « Magomed n’y était déjà plus, raconte cette femme de 33 ans. J’ai immédiatement pensé : c’est le genre de chose qui arrive en Tchétchénie… » Là-bas, dans les années 2000, son époux a été enlevé plusieurs fois par les forces de l’ordre russes ou tchétchènes, avant d’être torturé. Ce 8 avril, sur décision du ministère de l’intérieur, Magomed est en train d’être renvoyé vers la Russie, qu’il a fuie 12 ans plus tôt.
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.