Le suicide de deux mineurs en détention a bousculé l'agenda hebdomadaire de la ministre de la justice, qui a annoncé des mesures en urgence. Mais ce double drame remet en question la répression pénale accrue prônée par le gouvernement à l'encontre des adolescents délinquants, qui conduira mécaniquement à les envoyer davantage en prison.
QuandQuand deux adolescents ayant partagé la même cellule de prison se suicident à trois jours d'intervalle, la politique pénale du gouvernement doit être sérieusement débattue. La ministre de la justice a senti le vent du boulet, jeudi 9 octobre, annonçant dans l'urgence des mesures pour prévenir le suicide des adolescents en prison. Le lendemain, un décret adopté en urgence par la ministre a été publié au Journal officiel. Il prévoit que tout mineur condamné et sur le point d'être placé en détention devra d'abord être présenté à un magistrat du parquet. Mais Rachida Dati n'est pas allée plus loin: pas question de discuter la répression accrue des mineurs délinquants qui, prônée par le gouvernement, gonflera mécaniquement le nombre des adolescents placés en détention.