Les salafistes, en France, ont mauvaise réputation. Après les émeutes à Trappes dans les Yvelines à l'été 2013, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, les accuse de vouloir « déstabiliser le pacte républicain ». Désignés comme des « fous d’Allah » dans les médias, ils sont montrés vociférant pour défendre leur femme en niqab ou criant des slogans antisémites dans des manifestations pro-Gaza. Assimilés aux terroristes djihadistes, ils sont l’image du mal absolu. Depuis les attentats de Paris de janvier 2015, la charge péjorative associée à ce courant fondamentaliste qui se réfère à une lecture littérale du Coran et des textes sacrés est maximale. Le meurtre de Saint-Quentin-Fallavier au cours duquel un homme a été décapité, en juin 2015, a alourdi leur dossier. Qui sont ces musulmans, qui tout à la fois suscitent l’opprobre, font peur et fascinent ? Comment s’organisent-ils ? Quels sont leurs usages ? Comment envisagent-ils leur inscription dans la cité ? Dans quelles mesures mettent-ils en cause les normes républicaines ? Mediapart a posé ces questions à plusieurs chercheurs et observateurs des évolutions du salafisme en France. Cette enquête aborde la particularité djihadiste, mais n'en fait pas le centre de ses développements, afin de saisir, hors des focalisations médiatiques et politiques, la réalité des recompositions à l'œuvre.
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