A Paris, les militants du Falun Gong veulent éclairer les touristes chinois
Réprimés par Pékin mais libres partout ailleurs d’exercer cette gymnastique spirituelle, des pratiquants tentent chaque jour de convaincre les touristes chinois de passage dans la capitale qu’ils ne font rien de mal. Rencontre avec ces militants.
TousTous les jours c’est le même rituel, à deux pas de la tour Eiffel. À partir de midi, avenue Joseph-Bouchard, des hordes de touristes chinois, ombrelle à la main et casquette vissée sur la tête, descendent de leur car pour déjeuner dans les brasseries du coin. Ce jour-là, avec leur smartphone, ils en profitent pour se photographier devant les immeubles chics du quartier avant d’être interrompus par un compatriote. «Profitez d’être sur une terre libre pour vous informer », lance à tue-tête Xu Wei, chemise ouverte et mocassins aux pieds. Avant de se réfugier en France, cet opposant politique chinois a passé dix-huit mois en camp de travaux forcés. Sa faute, avoir pratiqué le Falun Gong, une gymnastique spirituelle popularisée en Chine en 1992 et interdite sept ans plus tard par le parti communiste.