Deux événements se télescopent ces jours-ci avec la commémoration des trente ans de mai 1981 deux mois après l'accident nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011. Rien à voir ? Pas si sûr. Alors que la catastrophe japonaise relance en France le débat quasi éteint sur le choix du nucléaire, se repose la question du soutien historique de la gauche aux politiques de l'atome. En 1981, le programme nucléaire hexagonal est déjà bien lancé. Mais c'est sous les deux septennats de François Mitterrand qu'il va prendre toute son ampleur : sur les 58 réacteurs que compte aujourd'hui le pays, 38 sont mis en service entre mai 1981 et 1995, année de l'alternance présidentielle.
Pourtant la critique du nucléaire faisait bien partie du programme de campagne du candidat Mitterrand : les 110 propositions (au rang 38 et 40) promettent un référendum et, en attendant, un gel des nouvelles constructions de centrales, ainsi qu'une loi garantissant le contrôle des citoyens et des élus. Le 5 mai 1981, lors d'un débat télévisé face au président sortant, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand défend une diversification de l'approvisionnement énergétique, à l'aide du charbon (c'était il y a trente ans, avant la découverte du changement climatique), des énergies renouvelables et des économies d'énergie. Voici l'extrait :
Nucléaire: quand le PS virait de bord
En 1981, les socialistes au pouvoir ont trahi leurs promesses de campagne sur le nucléaire. A un an de la présidentielle de 2012, ce précédent historique hante la mémoire écologiste.
15 mai 2011 à 10h42