Chez le sous-traitant de pièces automobiles GM&S, installé à La Souterraine, dans la Creuse, les machines sont presque à l’arrêt. Rien à voir avec la prochaine trêve des confiseurs. Il n’y a simplement plus assez d’argent dans les caisses pour acheter la matière première, de simples bobines de tôle. Le 2 décembre 2016, l’entreprise d’emboutissage a été placée en redressement judiciaire. C’est le troisième en moins d’une décennie. Mardi 13 décembre, une table ronde réunissant les élus syndicaux, la Région, le ministère de l’industrie, ainsi que les donneurs d’ordre PSA et Renault, devrait plus ou moins sceller l’avenir du site. Près de 300 emplois sont menacés, dans un département, la Creuse, déjà en quasi-faillite industrielle. L'entreprise a subi de plein fouet la crise du secteur automobile de 2008, sans bénéficier de sa reprise à partir de 2013, à cause d'une gestion plus qu'erratique des différents actionnaires à son chevet.
Les salariés, suspendus aux décisions du tribunal de commerce et des pouvoirs publics, multiplient depuis septembre les actions vis-à-vis du grand public, des élus locaux, et des médias. Opération “escargot” en voitures entre La Souterraine et Limoges, visite des ateliers pour tous les maires du coin, manifestation devant la Région… Mais le cœur n’y est plus vraiment. « Il y a encore de l’énergie, lorsque nous sommes allés au tribunal, tout le monde ou presque était là, raconte Philippe Lester, opérateur chez GM&S. Mais on s’est fait avoir, et lourdement, à chaque reprise. Sur dix ans, l’argent accumulé grâce à notre travail s’est évaporé. Tout le monde s’est gavé. »
«Les emplois qu’on perd ici, on ne les retrouve pas»
GM&S, sous-traitant automobile dans la Creuse, pourrait mettre la clé sous la porte. Depuis des années, des actionnaires plus ou moins vertueux se sont succédé à la tête de l’entreprise, avec un soutien financier important des pouvoirs publics. Les 283 salariés se sentent trahis.
Le lien vers la page a été copié