Des sourds en colère défendent la langue des signes
Pendant trois jours, cinq sourds ont cessé de s'alimenter à Paris. Une grève de la faim inédite pour défendre «leur» langue, la langue des signes, qu'ils estiment menacée. Au lendemain des promesses faites par Nicolas Sarkozy lors de la conférence sur le handicap, ils ont recommencé à s'alimenter, mais ils disent rester en alerte. Avec le photographe Nicolas Guerbe, Mediapart est allé à leur rencontre pour essayer de comprendre leurs réticences par rapport à l'oralisation et leur désir de construire une minorité sourde.
La grève de la faim a cessé, mais la mobilisation se poursuit. Pendant trois jours et deux nuits de juin, cinq sourds ont cessé de s'alimenter. Devant l'Institut national des jeunes sourds, situé au 254 de la rue Saint-Jacques à Paris, le trottoir occupé n'a pas désempli : discussions à bâtons rompus, banderoles en tissu, affichettes en forme de slogan, tee-shirts à la vente. Les mains dessinent dans l'air des mots, des phrases, une grammaire, des argumentaires. Les corps s'animent. Leur principale revendication : l'enseignement de la «LSF», la langue des signes française, «partout sur le territoire».