Précarisées et criminalisées : la double peine des mères isolées
Dans son livre « Laisse pas traîner ton fils. Comment l’État criminalise les mères seules », le journaliste Selim Derkaoui raconte comment l’État occulte le sort des mères isolées et déforme leur réalité, sans jamais apporter de solutions à leurs problèmes socio-économiques.
LesLes mères seules arborent pléthore de visages, positifs ou négatifs selon les circonstances. Elles sont héroïques car elles se débrouillent seules pour élever leurs enfants, tout en conjuguant leurs vies professionnelle et familiale. Elles ont été plébiscitées lorsqu’elles ont investi les ronds-points tout au début de la révolte des « gilets jaunes », où elles racontaient les fins de mois qui arrivaient trop tôt et la vie à l’euro près. Parfois, au contraire, elles sont jugées irresponsables lorsqu’elles détournent prétendument l’allocation de rentrée scolaire pour s’offrir des écrans plats ou des téléphones dernier cri, ou lorsqu’elles laisseraient « filer » leurs enfants vers le narcotrafic. Des polémiques récurrentes pétries de mépris et d’infantilisation à l’égard des plus pauvres.