Mercredi 14 mai, le premier ministre François Bayrou a passé cinq heures et demie devant les députés de la commission d’enquête sur la prévention des violences dans l’enseignement, créée après plusieurs articles de Mediapart révélant les mensonges de François Bayrou et les alertes qu’il a reçues dès le milieu des années 1990 à propos de l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, près de Pau.
Plus de 200 anciens élèves ont déposé des plaintes pour violences physiques ou sexuelles pour des faits allant de 1950 à 2010.
Une audition où l’homme le plus puissant et le plus informé du Béarn depuis des décennies a dit ne pas avoir été alerté au-delà des articles de presse.
Quelles leçons retenir de cette audition ? Comment répondre aux milliers de victimes qui exigent des mesures pour empêcher les violences dans les établissements catholiques privés ?
« Quand on ne dit pas la vérité devant la représentation nationale, à quoi sert-on ? », commente la présidente de la commission d’enquête sur notre plateau. Elle affirme que le premier ministre a déjà menti « à trois reprises devant l’Assemblée nationale » depuis nos révélations en février. Elle répond par l’affirmative quand on lui demande si François Bayrou a « manqué de respect au Parlement » lors de son audition.
Elle se dit « choquée » des attaques du premier ministre contre la professeure Françoise Gullung, « la seule à avoir dit la vérité et dénoncé la violence » à Bétharram dès le milieu des années 1990.
Nos invité·es :
- Mathilde Goanec, responsable du pôle société et éducation à Mediapart ;
- David Perrotin, journaliste au pôle enquêtes de Mediapart, co-auteur avec Antton Rouget des enquêtes sur Bétharram et François Bayrou ;
- Fatiha Keloua-Hachi, députée socialiste de Seine-Saint-Denis, présidente de la commission d’enquête sur les violences à l’école.
Une émission préparée par Mathieu Magnaudeix, David Perrotin et Mathilde Goanec, et présentée par Mathieu Magnaudeix.