Renseignement: comment les politiques ont fermé les yeux
L'Assemblée et le Sénat se sont mis d'accord, mardi 16 juin, sur une version définitive de la loi renseignement. Un texte voté dans une sorte d'indifférence générale et qui dote la France d'une des lois les plus intrusives d’Europe.
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Si la politique est l'art de ne pas dire ce que l'on pense, Axelle Lemaire est une grande politique. Depuis trois mois, la secrétaire d'État au numérique s'est planquée pour ne pas avoir à commenter la loi renseignement. Elle a quand même dû s'y résoudre de temps en temps, du bout des lèvres. Sur LCI, le 27 avril, elle fait le minimum. Début juin, face à des spécialistes d'Internet et des opposants à la loi réunis par Thinkerview, elle énonce les éléments de langage gouvernementaux, paraît en difficulté. Normal : la secrétaire d’État n’est pas d’accord avec cette loi, mais elle s’est bien gardée de le dire.
Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.
La précocité et l’intensité de la canicule actuelle démontrent à quel point l’heure n’est plus à la transition écologique mais à une écologie de rupture, sans transition. Alors qu’à l’ombre de cet événement sont tapies nombre d’injustices, il est temps de cibler les véritables fossoyeurs du climat.
Dans le cadre d’une nouvelle enquête pour « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts », la justice a découvert des documents dérangeants pour le secrétaire général de l’Élysée. Non seulement il a été beaucoup plus impliqué qu’on ne l’imaginait dans tous les dossiers concernant de près ou de loin l’armateur MSC, mais des documents ont disparu à certains endroits – mais été retrouvés dans d’autres – afin d’effacer les traces de ses interventions.
En renvoyant uniquement vers une réponse judiciaire, l’exécutif commet une triple erreur après les révélations visant le ministre des solidarités. Il confond justice et éthique, se trompe sur le rôle de la presse et contredit l’esprit des lois qu’il fait voter.
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