Nucléaire : l'usine du Tricastin connaissait la défaillance de son matériel
Les premiers résultats de l'enquête conduite la semaine dernière par l'ASN révèlent des dysfonctionnements d'une gravité exceptionnelle. La Socatri a utilisé en toute connaissance de cause un bac de protection fêlé et ses salariés n'ont pas jugé important le déclenchement de l'alarme. Ce sera à la justice d'établir les raisons de ces défaillances.
L'incidentL'incident a beau avoir été classé 1, très bas sur l'échelle Ines de la gravité des accidents nucléaires, qui compte huit échelons de 0 à 7, cette faible gradation ne doit pas faire illusion : c'est bien un incident d'une gravité exceptionnelle qui s'est produit dans une unité de la Socatri (filiale d'Areva) dans la nuit du 7 au 8 juillet 2008. Les conséquences environnementales et sanitaires très faibles à ce jour expliquent que l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) n'ait pas attribué un classement plus élevé à la fuite. «Mais l'événement de la semaine dernière est exceptionnel», analyse Charles-Antoine Louët, chef de la division de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de Lyon : «Un rejet massif d'effluents uranifères dans un cours d'eau, ce ne sont pas des choses qui arrivent tous les jours en France.»