L'uranium retrouvé en forte concentration en quelques points de la nappe phréatique aux alentours de l'usine de traitement nucléaire de Tricastin provient-il de l'amoncellement de déchets d'uranium enrichi à usage militaire enfouis entre 1969 et 1976 sur le site nucléaire? C'est ce que soupçonnent les experts antinucléaires de la Criirad.
L'uraniumL'uranium retrouvé en forte concentration en quelques points de la nappe phréatique aux alentours de l'usine de traitement nucléaire de Tricastin est-il d'origine militaire ? C'est l'hypothèse envisagée par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), association d'experts antinucléaires, et rapportée parle Monde. La pollution de l'eau pourrait venir du «tumulus de déchets» d'uranium enrichi à usage militaire enfouis entre 1969 et 1976 sur le site de Tricastin. Selon la Criirad, «la terre, qui recouvre les déchets, les dissimule à la vue mais pas à l'action délétère des eaux météorites. Il s'agit d'une violation caractérisée des règles de stockage». En tout cas, la concentration d'uranium dans l'eau des puits de deux particuliers «ne vient probablement pas de la contamination de la Socatri [dans la nuit du 7 au 8 juillet]» répond Jean-Christophe Gariel, directeur adjoint de l'environnement à l'Institut de radioprotection et de sûreté du nucléaire (Irsn). Les deux points, chez des particuliers, où la teneur en uranium dépassait ou approchait de la limite prescrite par l'OMS de 15 microgrammes par litre le 13 juillet, lors des dernières mesures publiées par l'exploitant, se situent en effet trop loin de l'usine où s'est produit l'incident pour que des rejets d'uranium aient eu le temps de parvenir jusque là. «Une hypothèse, c'est qu'il ait pu y avoir une contamination historique, liée à une activité passée» ajoute l'expert.