Capital-travail: un partage de plus en plus inégalitaire
Le chef de l'Etat a émis le souhait qu'un meilleur partage des richesses soit à l'ordre du jour du sommet social de ce mercredi 18 février à l'Elysée. Au fil des ans, le partage de la valeur ajoutée des entreprises a évolué à l'avantage du capital et au détriment du travail. Et les profits alimentent de plus en plus les dividendes et de moins en moins les investissements. Ce capitalisme d'actionnaires, qui avantage la rente sur la production et sur les salaires, est défendu depuis deux décennies... par Nicolas Sarkozy. Et les industriels dont il est le plus proche font, en matière de partage, l'exact opposé de ce qu'il recommande, et pratiquent l'égoïsme social. Parti pris.
C'estC'est Nicolas Sarkozy qui l'a lui-même annoncé lors de son entretien télévisé du 5 février: le sommet social qui doit avoir lieu le 18 février à l'Elysée aura à son ordre du jour la délicate question d'un meilleur partage du profit entre actionnaires et salariés. La suggestion apparaît à ce point judicieuse qu'on serait enclin, dans un premier élan, à applaudir et à dire: chiche! Sauf que... Pour quiconque se plonge dans le dossier du partage des richesses créées par les entreprises, l'hypocrisie élyséenne saute vite aux yeux. Tant Nicolas Sarkozy a lui-même conduit une politique économique qui a contribué à déformer le partage entre salaires et profits! Et tant les industriels les plus proches de lui gèrent leurs entreprises – et leurs propres fortunes – en sens contraire de ce que le chef de l'Etat fait mine aujourd'hui de recommander.