Éviter les trajets qui ne sont pas indispensables, raccourcir au maximum les passages en souterrain, limiter les sorties à Paris. Pour Brigitte, 54 ans, habitante de Conflans dans les Yvelines, les attentats ont changé beaucoup de choses. Dans le RER A qui l'emmène à la Défense ce mercredi matin, cette employée de banque habituée des sorties culturelles dans la capitale explique qu'elle a cessé de fréquenter les salles de concert et théâtres parisiens. « J'avais une réservation pour un spectacle de cirque le 2 décembre, j'irai malgré tout. Mais pour la suite, terminé, j'arrête d'acheter des billets. Je sortirai, mais dans ma banlieue uniquement. » En face d'elle, il y a son collègue, Jean, vingt ans de moins qu'elle, impeccable dans son costume. Elle hésite un peu puis finit par le dire : « Maintenant, dans les transports, je regarde attentivement autour de moi, je regarde même la ceinture des gens. » « Mais c'est pas au niveau de la ceinture qu'ils les mettent !, rétorque gentiment son collègue. C'est un peu plus haut, et c'est caché... » Visage détendu et souriant, le jeune homme refuse, lui, de changer quoi que ce soit à son quotidien. Il est sorti lundi soir dans Paris boire un verre avec des amis. « Si ça doit se passer, ça se passera. C'est assez fataliste, mais bon... »
Attentats du 13-Novembre: notre dossier Reportage
A la Défense, on lutte contre l'angoisse
Fréquentation en baisse des transports en commun, bouchons records en Île-de-France, et nouvelles menaces : le comportement des Franciliens change, imperceptiblement. Reportage à la Défense, où près de 200 000 personnes se rendent quotidiennement.
18 novembre 2015 à 19h55