À l’hôpital de Colmar, dans le Haut-Rhin, les soignants ne sont pas seulement saisis d’effroi devant la virulence de l’épidémie de coronavirus, la vitesse à laquelle se dégradent les patients les plus graves. Ils sont aussi « inquiets tous les jours, car nos stocks de masques fondent à vue d’œil », raconte Yannick Gottwalles, chef du service des urgences de l’hôpital. « C’est un grave amateurisme de la part de l’État, dénonce-t-il. L’agence régionale de santé nous promet des palettes qui n’arrivent pas, ou au mauvais endroit. Notre direction fait pourtant tout ce qu’elle peut, déniche des petits stocks de réassort. On racle les fonds de tiroir. » Et la situation est identique pour les blouses, les lunettes, les charlottes, même les solutions hydroalcooliques. « Le week-end dernier, j’ai moi-même fait le tour des mairies, après les élections, pour récupérer les flacons », raconte-t-il.
Notre dossier: le monde déstabilisé par le coronavirus
Masques, tests: le dénuement de la France
Les stocks de masques de l’État sont largement insuffisants pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Restrictions, recours à des masques périmés, appels aux dons : le gouvernement est aux abois. Explications.
Caroline Coq-Chodorge et Yann Philippin
19 mars 2020 à 08h16