Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Emmanuel Macron a exclu d’emblée les mineurs de la légalisation d’une aide active à mourir. Si elles sont heureusement très rares, les fins de vie des enfants posent aussi des questions. Des parents témoignent des dix jours d’agonie de leur bébé, Mathis, des suites d’un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles.
En 2024, le gouvernement veut mettre l’assurance-maladie à contribution : elle devrait réaliser 3,5 milliards d’euros d’économies, selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Les assurés sont aussi visés : l’augmentation des franchises, à la charge des malades, sera débattue devant le Parlement.
Dans son livre, l’ancienne ministre de la santé offre un récit détaillé de sa gestion du Covid-19, puis de son désespoir lorsqu’elle en devient la spectatrice. Ses échanges l’attestent : elle a très tôt compris l’ampleur de la crise, a alerté le président, mais jamais les Français.
Fin septembre, l’exécutif doit finaliser son projet de loi sur la fin de vie. S’ouvrira ensuite un débat parlementaire de plusieurs mois. Le député MoDem Olivier Falorni et le sénateur écologiste Bernard Jomier, tous deux favorables à ce nouveau droit, ne sont pas d’accord sur ses modalités, cruciales. Explications.
Les lois sur la fin de vie s’empilent depuis une vingtaine d’années. Mais de très nombreux rapports convergent : le droit à une fin de vie digne et apaisée n’est pas toujours respecté. Trois lecteurs de Mediapart témoignent des difficultés d’accès aux soins palliatifs et d’un dialogue parfois difficile avec le corps médical quand il est temps d’abréger des souffrances insupportables.
Le psychiatre Mathieu Bellahsen dénonce, dans le livre « Abolir la contention », la banalisation de cette pratique en psychiatrie, présentée comme un soin, alors qu’elle consiste à attacher les patients. À ses yeux, elle relève d’une « culture de l’entrave », un penchant naturel de la psychiatrie, qui exige des contre-pouvoirs.
Le travail de nuit et de week-end à l’hôpital est enfin revalorisé. Reste à financer cette mesure, qui coûte plus de 1 milliard d’euros, dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. Les établissements publics sont inquiets : les revalorisations accordées depuis le Covid n’ont été qu’en partie financées, et ont creusé leurs déficits.
Le psychiatre catalan est l’un des pères de la psychothérapie institutionnelle en France. Anti-totalitaire, il n’a jamais voulu faire école, et a été un peu occulté. Sa pensée et sa pratique, forgées par deux guerres, sont profondément optimistes, porteuses d’espoir pour de jeunes professionnels accablés par l’état de leur discipline.
Faute de médecins, l’établissement public de santé mentale de la Sarthe est contraint de fermer de nombreux lits. Seuls les malades les plus graves sont hospitalisés, parfois au mépris de leurs droits. Les autres se dégradent, faute de soins. Parmi des soignants désemparés, les arrêts maladie se multiplient.
Sages-femmes, kinésithérapeutes, dentistes, biologistes : l’Assurance maladie a accordé, ces dernières semaines, de nombreuses revalorisations aux libéraux. En contrepartie, les dentistes et les kinésithérapeutes acceptent de réguler leurs installations, et les sages-femmes doivent pallier les immenses difficultés des maternités.
Pour la justice, le suicide du professeur Christophe Barrat, qui a mis fin à ses jours en sautant du 5e étage de l’hôpital Avicenne, est un accident de service. C’est une première victoire judiciaire pour sa veuve, qui a également porté plainte contre X pour « harcèlement moral ».
Un an après sa nomination, l’urgentiste François Braun, pas assez politique, sort du gouvernement. Il est remplacé par l’ancien directeur de cabinet de la première ministre, Aurélien Rousseau, qui doit éclaircir une situation de possible conflit d’intérêts.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».