Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
De nombreux services d’urgences sont proches de la rupture, et le Covid n’est cette fois pas seul responsable. Olivier Véran a réactivé les cellules de crise et autorisé les réquisitions de soignants par les préfets.
Y a-t-il 20 % ou 5 % de lits d’hôpitaux fermés en ce début d’hiver ? L’administration joue sur les chiffres, en ne communiquant que les fermetures définitives, quand des lits ouvrent et ferment au jour le jour. L’Île-de-France est la plus touchée : des services de pédiatrie ou des unités neuro-vasculaires tentent de fonctionner avec 20, 50, voire 80 % de lits fermés.
Le scénario d’une fuite d’un coronavirus manipulé en laboratoire prend encore de la consistance avec de nouvelles révélations du groupe Drastic. Mediapart reçoit l’un de ses membres, le data scientist Gilles Demaneuf, ainsi que le journaliste scientifique Brice Perrier, auteur de « Sars-Cov-2, aux origines du mal ».
Epi-Phare exploite les données de santé des Français pour étudier l’efficacité et les risques des médicaments. Son directeur, le professeur Mahmoud Zureik, explique les méthodes de travail en pharmaco-épidémiologie, qui ont par exemple permis de chiffrer les décès dus au Mediator. Il pointe leurs limites, notamment le retard dans les remontées des données des hôpitaux.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 a été présenté en conseil des ministres. Le déficit se creuse encore, sans mesures de financement nouvelles. S’il consent un effort financier pour l’hôpital, ce dernier craint des sacrifices à venir. Les personnes âgées et handicapées sont d’ores et déjà victimes de ce contexte budgétaire : l’ambition d’un grand projet de loi pour l’autonomie a été abandonnée dans l’été.
Une enquête pour « viol sur mineure de plus de quinze ans », visant un chirurgien de l’hôpital Tenon, a été ouverte par le parquet de Paris fin septembre. Plusieurs de ses patientes avaient dénoncé, depuis 2013, des violences gynécologiques auprès de l’AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Ordre des médecins, sans qu’aucune vérification n’ait été lancée.
En juillet 2021, le psychiatre Mathieu Bellahsen a été démis de ses fonctions de chef de pôle au terme d’une enquête administrative. En mai 2020, il s’opposait à l’enfermement systématique de patients justifié par le confinement. La direction nie toutes représailles. Pourtant, de nombreux membres de son équipe dénoncent une enquête à charge.
Le passe sanitaire a indéniablement permis à la France d’atteindre un bon niveau de vaccination. Mais ce passage en force a aussi fracturé une partie de la société. Même parmi les plus fragiles face au virus, certains ont perdu toute confiance dans la parole médicale, politique ou médiatique.
Depuis le 15 septembre, les suspensions des professionnels de la santé non vaccinés tombent. Le chiffre de 3 000 avancé par Olivier Véran est provisoire, mais sous-estimé. Pour beaucoup d’hôpitaux, de maisons de retraite, l’obligation vaccinale est un problème annexe, la première difficulté restant la pénurie chronique de personnel.
Le 15 septembre, l’obligation vaccinale des soignants entre en vigueur. Envoi de courriers, entretiens : les hôpitaux tentent de convaincre leurs derniers réfractaires au vaccin. Un passage en force vécu comme un échec. Témoignages.
L’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn a été mise en examen vendredi pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans l’enquête de la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion de la crise sanitaire. Elle a été placée sous le statut de témoin assisté pour les soupçons d’« abstention de combattre un sinistre ».
Parmi les arrondissements défavorisés de Marseille, le 13e est mieux vacciné que les autres. À la maison régionale de santé, un médecin et une association injectent à tour de bras. Ils écoutent les hésitants, décortiquent les peurs, parviennent à en convaincre beaucoup.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».