Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Les quelques mesures de restriction annoncées par le gouvernement ne suffiront pas à freiner Omicron. Au mois de janvier, les cas positifs vont se compter par centaines de milliers, chaque jour, désorganisant toute la société. Pour des hôpitaux déjà sur les genoux, le risque pris est immense.
La cinquième vague de Covid est d’ampleur modérée. Mais elle secoue un hôpital déserté par son personnel. Pour mesurer l’ampleur de la crise, Mediapart a établi une carte des plans blancs et des services d’urgences fermés. Aucune région n’est épargnée.
Face à Omicron, les scientifiques ont une certitude : il se répand très vite et devrait devenir dominant à court terme. Les vaccins ne suffiront pas à le freiner mais semblent protéger contre les formes graves. L’incertitude demeure sur sa sévérité : de récentes et fragiles données sud-africaines rassurent un peu.
Alors que le gynécologue Émile Daraï est visé par plusieurs plaintes de patientes pour viols, l’AP-HP a publié jeudi les résultats de son enquête interne, qui parle de simples « manquements ». Le praticien est tout de même démis de ses fonctions de chef de service.
Les enfants sont montrés du doigt à chaque nouvelle vague de Covid-19. Entre les épidémiologistes, qui insistent sur le rôle des écoles dans la circulation du virus, et les pédiatres, qui s’inquiètent de la santé mentale des plus jeunes, la discussion scientifique est vive. L’ouverture probable de la vaccination à tous les moins de 12 ans la complexifie.
Les hospitaliers ont, une fois encore, tenté d’alerter sur les fermetures de lits, de services d’urgence, la dégradation continue des conditions de travail, leur épuisement et la qualité des soins menacée. Mais leurs manifestations, partout en France samedi, sont restées clairsemées.
L’assurance-maladie et les ARS, chargées du tracing des cas contacts, s’appuient sur un personnel précaire, rappelé en catastrophe à chaque rebond épidémique. Les cas contacts et une partie des cas positifs ne sont plus interrogés. Des clusters passent inaperçus.
Selon l’Institut Pasteur, seule une campagne rapide et massive de vaccination peut éviter aux Français un reconfinement. En plus des centres de vaccination, les professionnels de santé de ville sont invités à vacciner massivement plus de 40 millions de Français. Sans oublier les 6,5 millions de non-vaccinés, toujours à convaincre.
La communauté scientifique est en alerte depuis l’identification d’un nouveau variant au Botswana. Les premiers séquençages en Afrique du Sud font craindre une propagation à grande vitesse. L’Organisation mondiale de la santé vient de le classer parmi les variants préoccupants et l’a baptisé Omicron.
La France est entrée dans la cinquième vague de contaminations, à la suite de ses voisins européens. Les pays les mieux vaccinés sont débordés par le variant Delta, deux fois plus contagieux. L’efficacité indéniable du vaccin ne suffit pas.
De nombreux services d’urgences sont proches de la rupture, et le Covid n’est cette fois pas seul responsable. Olivier Véran a réactivé les cellules de crise et autorisé les réquisitions de soignants par les préfets.
Y a-t-il 20 % ou 5 % de lits d’hôpitaux fermés en ce début d’hiver ? L’administration joue sur les chiffres, en ne communiquant que les fermetures définitives, quand des lits ouvrent et ferment au jour le jour. L’Île-de-France est la plus touchée : des services de pédiatrie ou des unités neuro-vasculaires tentent de fonctionner avec 20, 50, voire 80 % de lits fermés.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».